Présentez-nous
les moments marquants de votre parcours dans la profession.
Marc : J’ai
commencé très tôt, à 14 ans, avec ma grand-mère et la rencontre avec un de nos
cuisiniers Mr Jacky Rolling a été très importante pour moi. Il est à Casablanca
maintenant, grâce à sa bonne humeur et son entrain, c’est lui qui m’a fait
faire le premier grand pas dans la maison familiale.
Je me rappellerai toute
ma vie de ma première recette préparée avec lui : un filet de bœuf Wellignton. Il
fallait le déclic et il est toujours plus simple que celui-ci vienne de l’extérieur
car quand on est jeune et que cela vient des parents c’est moins évident.
Maxime : C’est mon
passage à Singapour qui fut le plus mémorable, je suis parti en Asie à l’âge de
19 ans et je suis resté plus de 5 ans là-bas, passant par quatre grands hôtels
5 étoiles. J’ai aimé être confronté à l’influence américaine en terme de
management et d’affaire.
Mais il faut dire aussi
que j’ai trouvé extraordinaire la qualité et la variété des cuisines, que ce
soit dans la rue ou au restaurant. Mais les voyages m’ont surtout permis de
voir ailleurs, plus loin, et d’adapter quelques-unes de ces excellentes idées
chez nous, à Obernai.
En
cette saison, quels sont vos produits et plats préférés.
Maxime : En ce
moment il y a une chose dont je n’arrive pas à me passer, c’est le vin nouveau,
bien sûr accompagné d’une belle assiette de charcuterie quand on a le temps et
qu’on partage un verre. On en reçoit des bidons chaque année de nos amis
viticulteurs et j’adore ça.
Marc : Moi j’aime
les champignons et je vais vous expliquer pourquoi : mon grand-père était chef
garde-forestier, j’ai donc été élevé à l’odeur des sous-bois. En saison, les
bucherons qui travaillaient en forêt en ramenaient à mon grand-père, avant tout
parce qu’il avait une fille…c’était simplement une marque de respect de ramener
toujours quelque chose. Alors quelques chanterelles ou girolles, en omelette,
ça me ramène toujours tellement de bons souvenirs…
Donnez-nous
un petit conseil de pros pour rendre notre cuisine de tous les jours meilleure.
Maxime : Bien sûr il
faut suivre les saisons avant tout, mais cette garniture que vous avez dégustée
avec le coquelet (voir ICI) par exemple. On l’apprend tous à l’école cette
« garniture grand-mère », c’est très facile à faire, en cocotte, il
suffit presque de jeter les produits dedans et de laisser faire et cela
accompagne très agréablement de nombreux plats. Des pommes de terre, oignons,
champignons, lardons, un peu de fond de sauce, et voilà le travail. Les choses
les plus simples sont souvent parmi les meilleures.
Marc : Mon conseil
évident c’est qu’il faut cuisiner avec amour ! Faites la cuisine pour ceux
que vous aimez et comme vous vous l’aimez et je suis certain que vous vous en
régalerez. Si ce que vous préparez vous fait saliver, si vous avez du mal à
attendre de passer à table avant de taper dans le plat, vous pouvez être sûr
que votre plat sera réussi, pour vous comme pour les autres.
Citez-nous
un jeune employé de la maison dont vous êtes particulièrement fier.
Maxime : Il n’est pas forcément tout jeune, mais je veux vous parler de Claude Seyler qui a 35 ans de maison. Il a fait son apprentissage chez nous et surtout c’est le seul qui a encore travaillé avec mon arrière grand-mère. Il est chef de partie aux légumes depuis longtemps et je tiens à lui rendre un petit hommage pour cette fidélité.
Avez-vous
un souvenir, une anecdote à relater à la jeune génération de gastronome.
Maxime : Un jour,
grâce à ce métier, j’ai eu l’honneur de servir personnellement la Reine d’Angleterre
et le Prince d’Edimbourg. C’était à Singapour en 2006 il me semble, lors d’un
de ces voyages officiels. Ce métier permet ça, n’importe quels jeunes peuvent y
rentrer, voyager dans le monde entier où ils veulent et peut-être même
rencontrer des personnalités aussi notables lors de leurs parcours.
Marc : Je n’ai pas
un souvenir précis, mais ce sont tous ces voyages qui durant 40 ans, m’ont
marqué et dont j’ai toujours essayé de retenir quelque chose. Par exemple à
chaque fois que je passais par le Bareiss ou le Traube Tonbach (hôtel-restaurant
formidable en forêt noire), j’étais séduit par l’esprit de ces grands
hôteliers. Ces gens ont, depuis très longtemps, une vision globale du
bonheur-client qui m’a toujours marqué.
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