On comprend vite que
l’on n’est pas ici dans une winstub à touristes ultra-tradi’ mais au plus près
de l’esprit d’une stub : petite salle conviviale, ouverte aux amis et
clients d’un jour ou de toujours, avec une décoration chargée, certes, mais de
sens et non d’esbroufe, des tables sobres et rapprochées et par ce besoin qu’a
la famille Wucher de répondre à toutes nos envies, on se sent vite bien ici.
On plonge dans la carte
avec ses plats incontournables, ses propositions de saison et ses plats
actuels, on n’oublie pas d’hésiter devant les quelques suggestions du jour, et nous
tergiversons longuement avant de réussir
enfin à faire notre sélection…quand le choix est à ce point cornélien, c’est toujours
un bon signe !
Entrée
Alors pour débuter ce
déjeuner et pour nous plonger dans la saison, nous choisissons la terrine-maison
de gibier. On nous dépose alors une belle assiette avec une très belle terrine
de biche, quelques girolles franches et une vinaigrette épaisse aux airelles.
Ce genre d’exercice,
quand il est fait avec amour et expérience,
touche toujours au cœur de nos estomacs. La viande de gibier est coupée ou
effilochée, revenue avec quelques secrets, avant d’être mise en gelée. Cela a
du caractère mais aucun des parfums trop puissants que l’on pourrait craindre.
La viande devait être de toute première fraîcheur à la préparation et celle-ci
n’étant visiblement pas marinée mais plutôt cuite comme un pot-au-feu, elle
reste très agréable en goût. La gelée n’est pas pesante, la vinaigrette épaisse
est une petite découverte et fait le contrepoint ; nous nous régalons.
Terrine de Gibier, Vinaigrette aux airelles, Mesclun
Vins
Pas besoin d’une carte
pléthorique quand la clientèle boit moins de vin à midi, une petite dizaine de
suggestions des bouteilles préférées du patriarche, cela peu suffire.
On ajoute à cela
quelques vins très simples au verre ou en pichet, sans oublier l’ultime tentation
des raisonnables : une « courte échelle » avec 3 petits verres (7cl)
de vins des proches alentours, à tarif serré et tout est réunit pour épicer
votre déjeuner et faire sauter les derniers barrages.
Pour moi ce sera un
tendre muscat de Nothalten pour débuter, un pinot gris de Dorlisheim assez gras
mais sans mollesse ensuite et un pinot noir de Wolxheim, suffisamment sur les petits
fruits rouges, légèrement pointu, qui s’accommodera bien de la gourmandise
du plat suivant.
Plat
Car voilà une cocotte
noire et fumante qui arrive, avec à son bord un “Mischtkratzerle” (« petit
coq qui gratte » en alsacien), rôti à la broche puis reposé sur un lit douillet dans la Staub ; la
fonte donne le joli jus et le plat donne sacrement envie !
En sortant ce poussin on se dit qu’il doit vraiment provenir d’un très bel élevage (les Koerckel à St-Léonard après information), au vue de sa taille et de l’épaisseur de ses chaires. Elle a le fondant de la jeunesse mais n’est aucunement molle ou insipide.
En sortant ce poussin on se dit qu’il doit vraiment provenir d’un très bel élevage (les Koerckel à St-Léonard après information), au vue de sa taille et de l’épaisseur de ses chaires. Elle a le fondant de la jeunesse mais n’est aucunement molle ou insipide.
On découpe la
jouvencelle volaille avec facilité car les jointures craquent facilement et on
attaque les blancs, avec tous ces petits délices du fond de la cocotte :
du lard, des oignons, des pommes de terre, des champignons…avec ce jus, cela
fait le meilleur des accompagnements.
"Mischtkratzerle" de St Léonard servi en cocotte noire
On ne passe pas à côté des petites cuisses et des ailes, que nous mangerons avec la salade frisée et sa vinaigrette au cumin (ou carvi pour être précis).
On n’oublie surtout pas de finir consciencieusement la cocotte, de saucer et on se surprend à ausculter le poussin pour ne rien laisser sur la carcasse…
Dessert :
Pour finir ce beau
déjeuner d’automne, nous nous laissons tenter par un dessert plus de saison que
de région. Et tant mieux si la torche aux marrons est ici légèrement revisitée
pour l’atténuer quelque peu.
La présentation a donc
été revue, dans un verre, en texture dissociée. Crème de châtaigne, chantilly,
glace vanille et éclats meringués, cela suffit amplement pour faire une jolie
fin à notre faim et nous laisser la possibilité d’avoir une activité cet
après-midi.
Torche aux Marrons
Après cela, on est donc prêt
pour partir à l’assaut du Mont St Odile ou d’une nouvelle après-midi de
travail…à moins que, libre comme l’air, on ne déambule dans tous les salons de l’Hôtel
pour apprécier les nombreux tableaux et sculptures, avant de faire un petit
tour au spa ou au pied des ruines dans le parc, avant éventuellement de
reprendre la route et les affaires…
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